"De beaux lendemains", le chef d'oeuvre absolu du cinéaste canadien Atom Egoyan a déjà 20 ans.  Si hélas le cinéaste,  pourtant souvent présent dans les grands festivals internationaux,  n'a jamais vraiment confirmé ce coup d'éclat, certes malgré quelques beaux films et d'autres bien plus ratés ), il a réussi en ce début d'année 2016 à frapper les mémoires avec un film qui s'intitule et qui est justement sur le devoir de mémoire .

Road movie et vigilante movie avec la Shoah en toile de fond, , sorti en DVD le 6 septembre dernier chez ARP ne laisse absolument pas indifférent.

Si le film a pu choquer certaines personnes qui peuvent trouver moralement repréhensibles qu'on utilise la Shoah comme élement de thriller à rebondissement ( le twist final est particulièrement saisissant), force est de constater que est tout à fait captivant et prenant et que la mise en scène de Egoyan, qui a choisi de filmer caméra à l’épaule comme il l’avait fait pour ses tous premiers longs-métrages (Proches Parents et Family Viewing ) le périple de cet homme  perdu et désorienté, dans sa  quête de vérité et de justice avec  sans cesse à la main cette lettre  qui lui dicte le chemin à suivre. 

Ce thriller haletant et saississant qui nous raconte une vengeance sur fond de camp de concentration et d'Alzheimer emprunte tout à la fois au drame sur la vieilleesse, le   thriller psychologique,  et le road movie  métaphysique,  et distille ces ingrédients avec une belle maitrise et une grande habileté, culminant d'intensité dans sa seconde partie, à partir de la rencontre avec le fils d'un nazi, scène particulièrement glacante et percutante.

A des années lumières   d'un film dont la trame est proche le très raté "This must be the place" de Paolo Sorrentino, Atom Egoyan met de façon centrale la question de la mémoire, et parvient à captiver et émouvoir  et à nous attacher terriblement à  ce Kev dans cette chasse au nazi qui pourrait bien être son dernier baroud d'honneur.

On ne peut pas non plus er sous silence l'incroyable  Christopher Plummer ( plus vieux oscarisé de l'histoire avec Beginners), apeuré mais résolu et téméraire que la caméra d'Egoyan ne lache pas d'une semelle jusqu'à un final renversant..

Un film choc et ionnant dont on ne peut que se souvenir dans les bons crus de cette année 2016 qui touche à sa fin..

  

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