Qui sont "les vrais gens "de Kent?
Alors aujourd'hui, je ressors, pour cette rubrique des trésors cachés de la chanson française que j'aimerais plus régulière que cela, une vraie curiosité que tout le monde ou presque a oublié, si tant et soit que quelqu'un en a déjà entendu parler.
L'auteur de cette bizarrerie en est Kent, un lyonnais (il est plus que temps que je mette en avant les artistes locaux, non?) qui a eu son heure de gloire dans les années 90 lorsqu'il était le parolier d'Enzo Enzo (il lui a notamment écrit son tube Juste quelqu'un de bien).
Ce qu'on ne sait pas forcément, c'est qu'avant sa carrière solo, Kent faisait partie du groupe punk-rock Starshooter qui a connu un certain succès au début des années 80, à la même époque que d'autres connus du rock français, comme Téléphone ou Trust
Après la séparation du groupe, Kent abandonne la musique un temps pour se consacrer à la BD, avant de retrouver un certain succès dans la musique avec avec deux morceaux, la chanson "gloire à la ", J'aime un pays et Tous les hommes, qui fixe son nouveau style, marqué par la redécouverte d'une tradition de chanson française de qualité alliée avec les sons plus modernes issus du rock et de la pop.
Le succès de Kent doit également à une prestance scénique évidente que j'ai eu l'occasion de vérifier en 2004 lorsque je l'ai vu en première partie du concert de De Palmas.
C'est à cette occasion que j'ai découvert son morceau Les Vrais gens, le morceau que je préfère défintivement de lui, et que j'ai eu eu envie de vous faire connaitre, car elle tombe à mon avis à pic en cette période de campagne électorale. En effet, les vrais gens de Kent,ce sont "ceux qui partent en vacances tous ensemble en même temps, doivent s'y prendre un an à l'avance, sinon ils font choux blanc,les vraies gens aiment les grosses voitures qui roulent dans la nature. Ils aiment l'air pur et les goûts synthétiques et la bonne nourriture".
Bref, Les vrais gens de Kent, c'est un peu "la d'en bas" chère à Raffarin, et ceux dont les deux candidats à la présidentielle (enfin surtout un) courent après pour récuperer leurs voix. Les gens simples, modestes, ceux des films de Guédiguian et de Ken Loach, qui savent apprécier les (rares) moments de bonheur que la vie leur offre.
Certes, la chanson a peut-être un coté quelque peu démagogique, comme souvent lorsqu'il est question du peuple. Mais on peut penser que Kent, pas vraiment habitué aux strass et pailettes du monde du show bizz a voulu clamer qu'il était comme tout le monde, et non pas issu de ce monde superificiel et condescendant.
Ce qui est certain, c'est que ce morceau, chanté ce soir là dans cet extraordinaire lieu, par une très belle nuit d'été, et accompagné par des musiciens au top, avait foutu à tout le public une pêche d'enfer. Et pourquoi ne pas la chanter dimanche soir, rue de Solférino, tiens, avec les "on a gagné" d'usage? :o)