La fin des hommes - comment réagir face à une société bouleversée
On ne l’a pas croisé mais Christina Sweeney Baird faisait partie des nombreux auteurs présents le week-end dernier au festival Quais du Polar.
La fin des Hommes est-il pour autant vraiment un polar ?
Non dans le sens où il n’y ait pas question de crimes ou de délits, ni même d’enquête mais ce premier roman se lit comme un page turner en maintenant un suspense quant à la survie de l’espèce humaine.
Le pitch :
L’histoire commence à Londres, 5 jours avant le début du fléau en 2025 et par la « voix » de Catherine qui a un enfant de 3 ans et se demande, pressé par son mari, si elle est prête à une nouvelle FIV.
Dans le chapitre suivant, Amanda à Glascow, médecin aux urgences à l’hôpital, constate un décès très soudain d’un homme, puis 3 puis 5. Elle alerte tout de suite les instances médicales soupçonnant un virus nouveau et très contagieux mais on la prend pour une folle.
Le lecteur vit au fil des jours la propagation du virus (mortel et qui ne touche que des hommes) à travers le monde et par la voix de différents personnages féminins.
Face au deuil et à une société complètement bouleversée, reconfigurée, chacun réagit à sa façon.
Paradoxe d’un fléau qui s’étend partout et donc d’un monde utra connecté mais alors que tout le monde vit la même chose, l’auteure suggère la solitude, l’isolement de chacun (parfois même réelle comme ce bateau qui va rester deux ans au large de l’Islande ou cette cabane dans la forêt dans laquelle un ado est obligé d’aller se réfugier pour ne pas être contaminé).
La fin des Hommes interroge bien entendu sur la place des hommes dans la société (aussi bien dans la sphère publique que dans la sphère privée), sur le deuil, sur jusqu’où un état peut aller dans l’ingérence personnelle (ici au niveau des naissances) pour sauver un pays, une société.
Comme Catherine, Amanda et d’autres femmes sont des personnages récurrents, la fin des Hommes arrive à allier à une tragédie universelle une intimité profondément bouleversante.
LA FIN DES HOMMES (THE END OF MEN)
CHRISTINA SWEENEY-BAIRD
TRADUIT DE L'ANGLAIS (ÉTATS-UNIS) PAR JULIANE NIVELT.
480 P„ GALLMEISTER, 25,50€