Jumbo : une histoire d'amour singulière mais peu...attractive
Tous les films qui sortent le 1er juilllet ne soulèvent pas chez nous le même enthousiasme :alors que "Les Parfums" et "Brooklyn Secret", présentés entre hier et ce matin , nous auront vraiment emballés, il n'en est pas de même pour "Jumbo", autre grosse sortie de cette seconde semaine de réouverture des salles, un film vu en ouverture du dernier Champs Elysées Festival .
Un long métrage qu'on attendait avec impatience car précédé pourtant d'une excellente réputation après plusieurs ages dans de nombreux festivals depuis l'an é, ; réputation certainement due à la dimension inonoclaste de son histoire et aussi- avouons le- à la hype dont bénéficie son actrice principale, Noémie Merlant , depuis son rôle dans le très louangé "Portrait d'une jeune fille en feu" de Céline Sciamma.
Avec" Jumbo" , la réalisatrice Belge Zoé Wittlock nous offre un film OVNI dans laquelle la protagoniste principale vit une histoire d'amour ( d'atirance sexuelle plutôt) avec l’attraction phare de la fête foraine dont elle est la gardienne de nuit.
La réalisatrice cherche avec son premier long métrage à aborder la thématique de l’objectophilie, à savoir des êtres humains qui aime et désire sexuellement des objets, sujet ô combien transgressif et intéressant.
Mais sur une problématique qui rappelle autant Her que Yves- deux immenses films qui exploitaient parfaitement le sujet, l'autre avec gravité et mélancolie, l'autre avec humour et non sens, "Jumbo" nous aura surtout assez vite ablement ennuyés malgré un univers esthétique évident et un vrai sens de la mise en scène qui alterne séquences résolument poétiques avec quelques séquences empruntées au cinéma américain des années 80.
On aurait aimé s'émouvoir et être bouleversé par cette histoire d'amour contre nature que la société bien pensante ne peut accepter .
Mais hélas, trois fois hélas, il nous est impossible de croire à cette histoire d'amour entre une jeune femme totalement associale et cette attraction de fête foraine, tant l'empathie avec Jeanne, personnage que le film ne cherche jamais à la comprendre et en saisir les motivations s'avère difficile et que, finalement ,cette histoire d'amour apparait malheureusement plus risible que déchirante.
Le côté trop axé fable du film- jamais vraiment daté ni situé dans un lieu précis , les situations par trop acabradabrantesque et les personnages trop typés - Emmanuelle Bercot dans un énième personnage de femme névrosée et extravertie ou Benjamin Bouillon , peu convaincant en amant un peu beauf sur les bords- empêchent l'adhésion du spectateur.
Jamais, tout du long de ce "Jumbo " qui parait assez interminable, on n'arrivera à comprendre et le point de vue d'une Jeanne dont on regarde les alternoiement sans ion ni, reconnaissons le, vraiment de déplaisir .
Reconnaissons que Zoé Wittock ne fait sans doute peu de concession à son univers radical et singulier, mais son ""Jumbo", bancal et languissant est un objet trop difficilement saissisable et peu aimable pour aller tutoyer les cimes du box office en ces temps incertains pour le cinéma .