Raoul Taburin a un secret : la poésie de Sempé parfaitement retranscrite sur grand écran !
Grâce à Rhone Alpes cinéma, partenaire du film (qui a été tourné dans un petit et très charmant village de la drôme provencale, Venterol, ) j'ai eu la grande chance il y a quinze jours d'interviewer Pierre Godeau, le cinéaste du film Raoul Taburin a un secret qui sort en salles ce 17 avril, et son scénariste Guillaume Laurant...
Deux hommes qui semblaient fiers de leur adaptation de l'univers de Sempé, qui visiblement a approuvé leurs travail, contrairement à ce qui s'était é avec Laurent Truard, le réalisateur des deux premiers volets des Petit Nicolas
Je fais partie de ceux qui ont adoré le petit Nicolas quand j'avais 7-8 ans, qu'est que j'ai pu lire les aventures de Nicolas, Eudes et Cie...
J'ai toujours adoré le point de vue de cet enfant qui comprend les choses à sa manière pour son âge et avec ses mots, avec tendresse, poésie et un paquet d'humour.
Evidemment ni les séries animées ni les films avec Kad Merad n'ont pu remplacer le bonheur de lecture que j'avais connu en lisant du Sempé...
Heureusement Raoul Taburin , adapté d'un roman graphique de Sempé ( que j'ai raté lors de sa sortie en 1995) vient largement rattraper le coup en osant une adaptation aussi difèle que poétique de l'oeuvre de Sempé.
A travers l'histoire du meilleur réparateur de vélos de la région, de taburin comme on dit dans le village, qui dissimule un bien douloureux secret., Pierre Godeau brosse une très jolie fable iniatique sur le thème de l'imposture qui pourra toucher tout un chacun.
Benoit Poelvorde, fan de Sempé de la première heure ( chose qu'ignorait Pierre Godeau quand il lui a proposé le rôle) est ici dans ses petits souliers, en offrant une composition toute en retenue et émotions, et surtout, a visiblement une grande complicité avec un Edouard Baer dont la prestation en photographe parisien qui va servir de catalyseur contribue pour beau au plaisir que l'on prend devant ce duo fort sympathique et attachant.
En faisant toujours très peu ( Sempé, c'est avant tout l'art du minimalisme, voire de la pantomime), Poelvorde, Baer et les autres acteurs ( dont la délicieuse Suzanne Clément) livrent une prestation remarquable, totalement dans la lignée de l'œuvre originale.
Car ce Raoul Taburin, c'est un peu le condensé de toute l'oeuvre de Sempé, ce mélange de mélancolie joyeuse et de poésie lucide sur les petits riens de la vie., un univers pétri d'humanité et d'indulgence pour les faiblesses de l'homme..
En réussissant haut la main à retranscrire sur grand écran ( le pays des plans larges) cette observation du presque rien que parvient à capter Sempé, Pierre Godeau et Guillaume Lorant ( déjà scénariste d'Amélie Poulain, auquel on pense pas mal pendant la vision du film), ont largement rempli leur pari...
Gageons que le film, jubilatoire et touchant, réussisse à conquérir petits et grands pendant ces vacances de Pâques !!