Downsizing: quand Alexander Payne ne voit pas petit !

30 mai 2018

Qui a dit que les cinéastes américains manquaient d'imagination ?

Dans Downsizing ce film de science-fiction délirant, avec son arrivée la semaine dernière sur vidéo/ DVD Blu-ray sous les couleurs de Paramount Pictures, Alexander Payne tente un film plus ambitieux que ses précédents longs métrages.

Réalisateur de The Descendants ou de Sideways et quelques années après un fort décevant Nebraska Payne met en scène les aventures de Paul Safranek, un homme ordinaire qui, grâce à une invention scientifique révolutionnaire, voit sa taille réduite à…12 cm.

Incarné par un Matt Damon tout petit, mais en grande forme, Downsizing se présentait comme l’un des films les plus singuliers de 2018. tant Alexandre Payne est revenu avec un film beaucoup plus ambitieux, alliant discours écologique, science-fiction et comédie.

Science fiction ou non, Alexander Payne reste fidèle à lui-même et son nouveau film confirme qu’il excelle dans l’ironie grinçante et le portrait acide des déraisons en tous genres.

Partant d'un pitch qui fait penser à Chérie j'ai rétréci les gosses, Payne enrichit son récit d'un sous-texte politique et sociétal.

Notre héros un peu idéaliste comme dans un film de Capra va se rendre compte que les inégalités flagrantes règnent autant dans le « petit » monde qu'elle n'existaient dans le monde normale, la vision idyllique d'un monde meilleur s'effritant terriblement.

Comme à son habitude, Payne multiplie contrepieds, humour à froid assez imparable (avec un Christopher Walz jubilatoire comme souvent en voisin serbe bien déjanté) qui pourra dérouter un spectateur qui s'attend à du spectaculaire en raison de son approche assez philosophique et toutes les directions que sa narration prend.

Etonnante fable écologique et satire sociale cynique qui critique l’hypocrisie de la société face à l’épuisement des ressources énergétiques, avec une jolie réflexion sur le rôle et l’avenir de l’homme sur Terre, sur l’intérêt de s’enrichir et de se préserver, "Downsizing" étonne et captive souvent, avant de décevoir, sur la longueur, avec une dernière partie bien plus faiblarde, autour d'une love story qui vire dans le new age pas très convaincant.

Dommage car le projet avait du panache et avec une demi heure de moins, ait nettement bien la rampe !

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