Belle et Sebastien 3 (critique) : Clovis Cornillac clôt -plutôt- joliment la saga
Une fois n'est pas coutume, et alors que cela se fait régulièrement dans d'autres régions, notamment le Nord- enfin plutôt les Hauts de - avec tous les films chtis de l'enfant du pays Dany Boon, pour la toute première fois un long métrage est sorti la semaine dernière dans notre région ( Auvergne Rhone-Alpes pour ne pas la citer) une semaine avant sa sortie nationale.
Ce film c'est "Belle et Sébastien 3" le dernier chapitre, réalisé par l'enfant du cru, Clovis Cornillac, lyonnais et fils d'une non moins lyonnaise célèbre (Myriam Boyer pour ne pas la citer), et qui a été tourné dans la région, en Haute Maurienne exactement, un film qui est donc à l'affiche de toutes les salles de la région depuis mercredi dernier et qui sort mercredi 14 février dans toutes les salles nationales.
Un film qui a donc été lancé avec tambours et trompettes la semaine ée chez nous, avec plusieurs avant premières et projections presse, dont une où j'ai pu rencontrer Clovis en personne pour une interview à venir dans laquelle il explique longuement son projet.
Un projet dont Clovis n'est pas vraiment à l'initiative puisque Belle et Sébastien est ce qu'on appelle un vrai "objet de producteurs", dont chacun des volets est confié à un réalisateur différent, selon le bon vouloir des dits producteurs.
Ainsi l’acteur d'"Asterix" ou "Brice de Nice" succède à Nicolas Vanier et Christian Duguay pour clore le récit inauguré en 2013, un premier volet qu'on avait vu lors du Festival Lumière 2013 et qui nous avait laissé plutot des étoiles plein les yeux.
Malheureusement, le second volet, dont on a même pas mentionné l'existence sur ce site, était particulèrement inutile et terne, et semblait sonner le glas de cette série.
Heureusement que Clovis Cornillac est venu aux manettes donner un peu de peps à ce belle et sebastien troisième du nom, en l'amenant dans des rives assez inattendues, celles du thriller et du western proche du conte y compris les influences liées aux codes du western, que semble vouloir insuffler Clovis Cornillac réalisateur, avec des duels qui sonnent parfois très Sergio Leone.
Et surtout cette dimension western/ conte est illustré par la présence d'un personnage de vrai vilain que Cornillac endosse lui même avec une certaine délectation : chapeau noir, longue barbe, longs cheveux assortis, couteaux à portée de main : toute la panoplie est présente pour ce méchant très méchant et très graphique qui donne un coté Hansel et Gretel à cette saga à qui un peu de noirceur ne fait vraiment pas de mal dans un univers très grand public un peu trop gentillet pour les grands.
Et Cornillac est particulièrement bien entouré, notamment par Tcheky Karyo, 20 ans après avoir cotoyé l'Ours de Jean Jacques Annaud, qui rempile dans pour la troisième fois dans cette fiction animalière dans un rôle de grand père bourru, mais finalement au grand coeur.
Bref, la mise en scène de Cornillac, pas révolutionnaire non plus (on reste dans un produit très calibré et formaté pour le grand public) met un peu de côté le volet très téléfilm et l’ORTF du second volet, en amenant belle et sebastien dans une direction qui lorgne vers une Nuit du chasseur plutôt inattendue et bienvenue.
Dans sa dernière partie, ce "Belle et sebastien" offre même une romance senior entre un Tchéky Karyo et la trop rare Anne Benoît qui montre joliment qu'on peut encore aimer malgré l'inéluctable avancée de la vie.
Bref, une oeuvre idéale pour ces vacances de février- ca a commencé chez nous, décidemment on est en avance sur tout en ce moment- qui répond parfaitement à son cahier des charges et devrait grâce à tous ces ingrédients plaire autant aux petits (Belle et ses trois chiots sont vraiment trop mimi) qu'aux adultes...
Et on reparle assez vite de ce film avec l'interview que son cinéaste nous a accordé la semaine ée!!