Top of the Lake/ China Girl : une série qui tient une partie de ses promesses
Née en 1954 à Wellington, Jane Campion est bien évidemment connue comme étant l'unique réalisatrice à avoir décroché la Palme d’Or avec “La leçon de piano”, Palme d’Or en 1993, Mais c'est aussi la seule cinéaste de la Croisette - hommes et femmes confondus -à avoir été récompensée à la fois dans la catégorie court et long-métrage.
Personnalité indépendante et anticonformiste, Campion est notamment connue pour avoir plaidé sans cesse la cause du cinéma féminin, et son œuvre a été marquée par une impressionnante galerie de personnages féminins marginaux et déterminés, aux prises avec les carcans de leurs époques.
Et cette constante se confirme de très belle façon avec cette fameuse mini-série réalisée pour la télévision, "Top Of the lake", qui avait fait pas mal le buzz lors de son premier volet en 2013 et et dont la seconde saison est sortie en DVD en fin d'année dernière chez à Arte éditions.
Top of the Lake était de retour avec une saison 2 sous-titrée China Girl qui se compose de 6 épisodes. Jane Campion et son co-scénariste Gerard Lee nous plongent à nouveau dans un univers éprouvant et un peu glauque.
L’agent Robin Griffin - l'épatante et incontournable Elizabeth Moss, déjà très présente en 2017 avec la palme d'or The square et la série la servante écalarte - revient aux affaires pour un second volet qui a moins soulevé l'enthousiasme que le premier volet.
Si la saison 1 avait fait l’unanimité, ce n’est pas le cas de la deuxième, qui a déçu un certain nombre des adorateurs du premier volet.
Après une première saison 1 très contemplative et très orientée nature, qui se situait en Nouvelle-Zélande, la saison 2 déploie le décor urbanisé et sans doute un peu plus classique de Sydney, en Australie.
Ce second volet a pour thématique principale la maternité, aussi bien à travers l’enquête que dans la vie personnelle de Robin. La question est abordée avec finesse et sous tous les angles possible , du rôle éducatif et parfois dysfonctionnel des parents aux mères porteuses en ant par l’adoption , la question des mères porteuses ou encore la difficulté de tomber enceinte.
Un casting à la hauteur de ces personnages souvent complexes en tête desquels Elisabeth Moss maitrise parfaitement la partition. Il faut dire que le personnage de Robin, pleine de contradictions et de névroses est captivant à suivre, et face à elle, à la place de Holly Hunter dans la première saison Nicole Kidman qui avait déjà joué avec Campion dans Portrait de femme joue Julia.
On aime aussi le personnage de Miranda, jouée par une étonnante Gwendoline Christie, nouvelle partenaire de Robin, grande tige fragile et forte à la fois, pour un eformer un duo de flics proche des buddy movies, et qui constitue sans doute l’une des plus grandes réussites de la saison .
Dommage que tout le reste ne soit pas du même acabit : certaines ficelles de scénario sont trop grosses, la psychologie de certains personnages laissent à désirer et les hommes sont vraiment trop chargés, seul le père de Mary, seul repère masculin stable et rassurant de la série étant subtilement écrit ( le pire étant le personnage de Puss, vraiment trop odieux pour être crédible)

Elisabeth Moss dans Top of the Lake
Bref une saison 2 pas convaincante à 100% mais qui reste tout de même ambitieuse et assez ionnante d'un bout à l'autre des six épisodes.