LAMOMALI : quand M invente une pop universelle et inspirée par la magie du Mali..
Ce soir, c'est le tout premier acte d'une édition 2017 des Nuits de Fourvière qu'on attend avec grande impatience depuis plusieurs mois déjà.
Les premiers à essuyer les platres sont plusieurs puisqu'il s'agit du collectif LAMOMALI, le tout nouveau projet de Matthieu Chedid,pour trois dates (jusqu'à vendredi soir ) dans le grand théâtre :
Ce disque, sorti en avril dernier et que j'ai eu la chance de découvrir plusieurs semaines avant sa commercialisation, est porté par la Kora de Toumani et Sidiki Diabaté, ce fameux instrument à 21 cordes très prisé en Afrique et transmis de père en fils depuis des générations.
Toumani Diabaté et Sidiki Diabaté seront évidemment présent ce soir pour entourer M avec en prime des invités spéciaux qui sont aussi présents dans l'album comme Oxmo Puccino et Fatoumata Diawara , cette chanteuse malienne star dans son pays dont la voix ensorcele plusieurs titres de l'album.
Cet album au concept original réinvente une pop universelle, un voyage inspiré par la magie du Mali et d’ailleurs…
Tel un griot blanc, M a réussi à féderer plusieurs horizons géographiques différents et faire un album qui est plus qu'un simple disque de world music, ce terme qui a parfois une connotation un peu péjorative.
Ici, dans ce mélange de candeur et de poésie chère à Mathieu Chédid, l'alchimie entre les différents univers se fait formidablement bien , comme notamment dans le premier titre de l'album Manitoumani, qui mélange parfaitement des éléments qui pourraient au départ sembler contradictoires.
Déluges de cordes jouées par la KORA s'allie à la voix si singulière de -M qui répète comme une prière un peu lancinante les mots suivants - J’entends dans ta kora/Ton cœur qui bat mon frère », avant que surgissent, de manière impromptue, les magnifiques vocalises de Fatoumata Diawara, formant un tout aussi envoutant que mélodieux.
Certains titres très dansants et energiques succèdent à des ballades qui évoquent l'esprit- et les esprits de cette Afrique aussi mystérieuse que majestueuse.
Si l'ensemble est parfois inégal avec des titres plus faibles, le projet reste d'excellente tenue en réussissant à réinventer une africo pop assez universelle, cette ‘alchimie de cultures’, comme un " pont jeté entre les mondes", dans lequel la voix si reconnaissable de M se mèle parfaitement aux koras des Diabaté père et fils.
Une energie qui reste le leitmotiv du projet et qu'on devrait forcément retrouver sur scène ce soir et jusqu'à vendredi tant le disque semble avant tout créée pour être joué en live, et que seuls les chanceux pourront aller applaudir à Fourvière.
En effet, les trois dates sont complètes depuis pas mal de temps déjà c'est dire l'emballement du public pour ce beau projet multiculturel et ambitieux qu'a réussi à construire un Mathieu Chédid qui n'en finit pas de nous surprendre et de se renouveller..