On continue notre journée spécial cinéma pour l'ouverture du Festival de Cannes avec trois sorties DVD mettant en avant le cinéma français, et des cinéastes pas forcément très reconnus, et malheureusement pas toujours pour le meilleur :

 1. Sex DOLL-  Sylvie Verheyde ( BLAQOUT sortie le 09/04/17)

 Après une version bien ratée de La Confession d'un enfant du siècle, avec un Pete Doherty particulièrement mauvais, Sylvie Verheyde est revenue aux affaires  en fin d'année dernière avec le sulfureux SEX DOLL, et on aurait aimé qu'elle y retrouve la justesse de ses premiers longs. d'Un frèree avec Emma de Cunes ou Stella  avec Benjamin Biolay.

 On suit donc le quotidien d’une jeune call-girl de luxe Virginie, de son vrai nom Malika, qui est « pute » de luxe à Londres, ayant laissé ses sept frères et sœurs en . Puis sa rencontre avec un jeune homme mystérieux dont elle va tomber amoureux .

Film en demi-teinte, ce SEX DOLL jouit  d’une belle mise en scène avec, certains plans esthétique qui arrivent  largement à créer l'émotion. Malheureusement, dans l'ensemble le film ne parvient jamais vraiment à toucher et à émouvoir. 

Après un beau début, l'intrigue  fait du surplace avec cette rencontre peu convaincante avec un  mystérieux ange exterminateur.

Dans la peau de cette pute de luxe  maladroite et malheureuse, Hafsia Herzi   ne convainc pas toujours , loin de la Grace de la Graine et le Mulet, et son compagnon, jeune mannequin anglais manque d'intensité, à l'image de tout le film pas déplaisant à voir mais pas ionnant non plus .

2. La Prunelle de mes yeux; Axelle Ropert ( sortie le 25 avril/ Diaphana)

 La cinéaste Axelle Ropert, je l'ai  découverte en tant que critique de cinéma pour les Inrockuptibles, qui est parfois présente dans les chroniqueurs  de la seule émission de 'émission  critique du PAF, Le Cercle, où elle apporte un contrepoids plein de douceur mais plein de fermeté en même temps sur les films.

 J'avais bien apprécié son premier film de cinéaste  La Famille Wolberg, dans lequel François Damiens, pour son premier rôle un peu tragique, jouait un pater familias un peu débousollé.

 Avec son second long, "Tirez la langue mademoiselle",  Axelle Ropert transforme largement l'essai, avec cette histoire de femme partagée entre deux hommes, deux frères médecins qui travaillent dans le même cabinet, une histoire a priori banale, mais racontée avec ce qui faut de fantasie, de singularité, de douceur et de délicatesse. 

Avec  ce troisième long, La prunelle de tes yeux, Axelle Ropert malheureusement rate le coche. Cette comédie romantique qui  nous parle d'handicap et de préjugés ne trouve jamais son ton.

Le film manque de la subtilité des deux précédents films et tire sans cesse les grosses ficelles et la caricature.

Le  jeu très théâtral de la plupart des comédiens et la faiblesse des dialogues donne à cette comédie romantique dont j'attendais beaucoup un coté amateur rendant le film très décevant. 

 3. La mécanique de l'ombre, Thomas Kruithof  ( 17 mai 2017, M6 Vidéo)

 Pour son premier long métrage, Thomas Kruithof s’empare des scandales politiques contemporains, chose audacieuse tant le  cinéma français n’a jamais vraiment su prendre à bras le corps la fiction politique, contrairement aux Américains qui le font depuis les années 70 ...

 

Le réalisateur a imaginé un thriller paranoïaque inspiré en outre par les carnets de Ziad Takieddine.  Le jeune cinéaste a choisi une intrigue au sein des services secrets avec un personnage d’employé au plus bas de l’échelle mais pris dans une tourmente qui le dée,  pris dans un engrenage qui le dée complètement et qui va inexorablement le broyer.

François Cluzet prête ses traits et son jeu pour une fois toute en retenue  au personnage de Duval, un comptable un peu terne et au chômage après une dépression et qui se retrouve  pris peu à peu dans un piège kafkaïen.

La mise en scène est d’une grande sobriété (peu de dialogues et peu d’effets), et lorgne autant sur Hitchcock que sur les polars des années 70, avec une mise en scène épurée,  presque minimaliste (très peu de comédiens, de décors, d'actions)

Le cinéaste sait poser une atmosphère très feutrée, et sait faire monter la tension avec un premier film très prometteur.