Festival lumière 2016 : Rissient, Mister everywhere
" J'ai tout de suite senti que Pierre n'avait que le cinéma en tête, qu'il n'avait à l'esprit que la qualité du film, dont il en parlait avec ion.qu'il n'y avait que cela qui le préocuppait. il était animé d'une ferveur sans égale et son amour du cinéma était enracinné en lui d'une façon impressionnante. et si quelqu'un n'était pas d'accord avec lui il pouvait le scotcher au mur". ( Clint Eastwood à propos de Pierre Rissient)"
Décidement le mois d'octobre met souvent en valeur l'illustre Pierre Rissient : j’avais vu l'an dernier dernier au festival Lumière un documentaire réalisé par Benoit Jacquot, Guy Seligman et Patrice Mérigeau (autre grande plume du cinéma, qui officie au Nouvel Observateur) consacré à celui qui est sans doute des plus grands eurs du cinéma mondial.
Cette figure inclassable et pourtant essentielle de la cinéphilie mondiale des soixante dernières années est cette année encore à l'honneur à travers un livre Pierre Rissient, Mister Everywhere (éd. Institut Lumière / Actes Sud). ecrit en collaboration avec Samuel Blumenfeld (critique émérite du Monde)
Rissient fut aussi l’assistant de Godard sur A bout de Souffle, puis un redoutable attaché de presse (aux côtés de Bertrand Tavernier), producteur exécutif pour Ciby 2000 ou Pathé mais surtout un précieux dénicheur de talents, à travers toute la planète : Eastwood, Schatzberg, Coppola, Tarantino, Jane Campion, l’iranien Abbas Kiarostami (présents dans la salle ce soir la) ou encore le philippin Lino Brocka avec Insiang (1976),
Sans Rissient, ces immenses cinéastes auraient été sans doute és sous silence, non ou peu distribués. Le mérite de Pierre Rissient est celui de ne pas se limiter au cinéma dit d'art et d'essai. Pilier de la ion cinéphile, de patrimoine et de transmission, cet hommage à ce « eur » hors pair qu’a toujours été Pierre Rissient était nécessaire et pleinement légitime. Rissient se livre (, l'homme préfère se raconter à travers les films qu'il aime) sur ses débuts de cinéphile-programmateur au célèbre Mac Mahon de Paris, lorsque dans les années cinquante, il défendait les Walsh, Losey, Preminger et Lang, alors ignorés pour certains ou jugés trop « commerciaux » pour d’autres.
S'il peut apprécier certains cinéastes asiatiques peu connus, il est également capable de s’enflammer devant des films de Don Siegel et défendre les talents de cinéaste d'un Clint Eastwood alors au firmament de sa carrière d'acteur et à qui un certain milieu intellectuel reprochait des idées trop réactionnaires.
Pierre Rissient a joué le rôle d’une pierre angulaire capitale dans le grand édifice de la cinéphilie mondiale et ce très beau livre est là pour le rappeller avec force et énormément de ion.
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