Baz'art  : Des films, des livres...
16 mars 2015

White Bird: la belle adaptation personnelle de Greg Araki d'un classique de Laura Kassiscke

white-bird

Journée spéciale en ce lundi  16 mars spécial ciné club de Potzina autour d’une adptation littéraire. Après l’adaptation de "l’art de la fugue," encore un  article autour d'une adaptation une nouvelle fois d’un roman américain contemporain, mais ce coup ci réalisé par un cinéaste américain, à savoir Greg Araki.

 En octobre 2014, 4 ans après le coloré et barré Kaboom, le cinéaste culte pour une partie des cinéphiles Gregg Araki est revenu aux affaires avec White Bird, un film qui sort en DVD demain, le 17 mars .

Voilà en effet une oeuvre ionnante à plusieurs niveaux. Au départ le film se situe dans un univers certes moins jovial que le précédent, mais dans lequel on retrouve certaines thématiques de prédilection du réalisateur autour du trouble sexuelle, des non-dits ou des rapports humains remplis d'ambiguité.

White Bird se situe en effet  dans la continuité du travail de Araki sur l’adolescence qui fait suite à Kaboom et qui est très proche esthétiquement de son film, mythique pour beaucoup d'entre nous, le très beau Mysterious Skin en 2004.

Et surtout  "White Bird",  avant d'être un film  d'Araki, est un roman, et pas n'importe quel roman, puisque c'est  un chef d'oeuvre de la plus grande romancière américaine vivante, Laura Kasischke, dont j'avais dit le plus grand bien à sa sortie en poche,  à la fois un suspens psychologique ionnant , ainsi qu'un portrait ébouriffant d'une middle class américaine tellement juste et malaisante en même temps.

White Bird présente de bien belles qualités à mettre en avant, et notamment une mise en images particulièrement au point. On appréciera à sa juste valeur une  reconstitution formelle de la fin des années 80 particulièrement brillante  formellement parlant avec notamment un sens de la photogénie évident, tant Shailene Woodley (la jeune actrice qui monte à Hollywood entre Divergente et Nos étoiles contraires) et surtout  Eva Green,  réeellement vénéneuse et splendide,  n’ont rarement (jamais?) été aussi magnifiées par une caméra.  

Toutes les deux vont former une relation mère fille aussi fusionnelle que vascillante dans laquelle pas mal de mère et de filles pourront aisément se retrouver.

Comme le fait Laura Kasischke dans ses romans, avec un talent incroyable qui confine presque au génie, Gregg Araki s’interesse surtout à la quête d’identité qui sévit au moment de l’adolescence  et ce récit initiatique s’accompagne d’un trouble et d’une acuité assez remarquables, rarement dans le cinéma américain d’aujourd’hui les troubles de cette période n’avaient été montré avec autant d’a propos.

Mais la grande qualité de ce White Bird est que Gregg Araki ne s’est pas contenté  fidèlement d’adapter le roman de Laura Kasischke pusioisqu’il prend soin de modeler le récit de la romancière américaine autour de ses propres obsessions et inspirations, en l’amener du coté d’un cinéma assez onirique et inquiétant, pas loin d’un David Lynch.

 Encore une fois la preuve qu’une adaptation réussie sait être fidèle à son matériau d’origine, tout en arrivant à se l’approprier à sa façon, c'est à dire en y intégrant un point de vue personnel et ses propres influences.

Bande-annonce : White Bird VOST

Commentaires
M
J'avais déjà envie de voir ce film mais après ton billet encore plus !
Répondre
P
Ta chronique et tous ces commentaires donnent gravement envie. Je l'ai demandé avec Cinetrafic, on verra bien si je suis exaucée ou pas ;) <br /> <br /> Encore une belle chronique pour le ciné-club, merci filou !
Répondre
A
"La plus grande romancière américaine vivante"! Rholala, on va devenir copains!^^<br /> <br /> J'ai adoré le livre et malgré quelques appréhensions je n'ai pas été déçue de l’adaptation ciné.
Répondre
I
J'ai moi aussi découvert le film sans avoir lu le livre et j'ai été agréablement surprise je dois dire ! Il faut dire que je m'étais complètement trompée dans le genre, je m'attendais vaguement à une comédie un brin romantique ou dramatique pour ado. Or le film est bien plus profond que ça et je me suis effectivement laissée porter par le côté onirique. En plus pour moi pour le coup la fin a été une surprise ;)
Répondre
J
Alors j'attendais ta critique avec impatience car je l'ai vu également ce weekend. Après le choc émotionnel en voyant le jeune homme joué à une console ée de près de dix ans en 1988 je me suis laissée bercé par ce film et sincèrement j'ai beaucoup aimé. Même si la fin était pour moi sans surprise j'ai trouvé le film très bien fait, Le détachement par rapport à la tragédie est sincèrement bien joué. Les acteurs sont tous convaincants et ce film est pour moi une très belle surprise. Honte à moi de ne pas avoir lu le livre avant par contre...
Répondre
Qui sommes-nous ?

Webzine crée en 2010, d'abord en solo puis désormais avec une équipe de six rédacteurs avec la même envie : partager notre ion de la culture sous toutes ses formes : critiques cinéma, littérature, théâtre, concert , expositions, musique, interviews, spectacles.

Visiteurs
Depuis la création 7 898 508
Découvrez l'affiche du festival Off Avignon 2025 !

L’affiche de l’édition 2025 du festival Off Avignon  se dévoile!

 

Pour la quatrième année consécutive, l’affiche de la prochaine édition du festival Off Avignon a été réalisée par un étudiant de l'École Supérieure d'Art Avignon - ESAA : Luca Mira.

Depuis 2022, ce partenariat invite les étudiant·es du territoire à proposer un regard nouveau sur le festival Off Avignon.

 

https://www.festivaloffavignon.com/

Sélection officielle du Festival d’Annecy 2025 // 2025 Annecy Festival Official Selection

Pour l’édition 2025, le Festival international du film d’animation d’Annecy a reçu plus de 3 900 films en provenance d’une centaine de pays.

Retrouvez l’intégralité de la Sélection officielle 2025.

 

Découvrez l'affiche de la sélection Acid Cannes 2025 ! 
 

 

À partir de lignes épurées et de formes brutes, l'artiste évoque un cinéma fait de gestes à la fois familiers et insaisissables. Des fragments d'images s'harmonisent pour faire jaillir le mouvement de la vague face à la fixité du cadran, emportant nos inhibitions pour mieux libérer l'imaginaire et annoncer une programmation 2025 de films bien décidés à faire date !

 

Nous er

Une adresse mail :

[email protected] 

Newsletter
153 abonnés