Baz'art  : Des films, des livres...
19 janvier 2014

Tel père tel fils: un bien beau film sur la filiation

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De temps en temps, quoi de plus salutaire qu'un petit mea culpa? En effet, avec le recul, je pense que j'avais été un peu sévère et un peu léger dans ma chronique, il y a un peu plus d'un an d"'I Wish", le précédent film du cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda, , reconnu à peu près par tout le monde comme un des plus grands cinéastes japonais vivants, et je pense que c'était aussi du aux mauvaises conditions dans lesquelles j'avais vu le film qui m'avait semblé un peu trop gnangan et bien trop lent.

Heureusement, j'ai vu son dernier film en date "Tel père tel fils",  en étant bien plus concentré et attentif à ce cinéma là, qui évidemment, se mérite un peu lorsqu'on est habitué, dans 95% du temps au cinéma occidental, à un rythme et une approche psychologique un peu différente de celles qu'on a l'habitude de voir.

Et en même temps, ce qui m'a beaucoup plu dans ce"tel père tel fils", prix du Jury lors du dernier festival de Cannes c'est à quel point Kore-Eda  parvient a appuyer sur la culture de son pays  afin de transmettre un message  éminement universel. bionnant encore par ce qu'il révèle des moeurs, de la vie familiale et de l'habitat japonais. Avec une morale à méditer:"un fils n'est pas obligé d'imiter son père"".

En effet, avec cette chronique toute en sensibilité sur la paternité,  le cinéaste nous dit de très belles choses sur l'amour filial, la disponibilité des parents dans l'intensité de l'éducation, et le degrès d'importance que chacun accorde aux  liens du sang.

Car ce sujet- la filiation à partir d'un fait divers avéré, et l'inversion de 2 nouveaux nés à la naissance-, le cinéma, et notamment le cinéma français a souvent repris ( La vie est un long fleuve tranquille bien sur, auquel tous les critiques ont fait référence, mais aussi L'empreinte de l'ange avec Bonnaire et Frot ou encore le fils de l'autre qui situait cette trame sous fond de conflit israélo palestinien), mais ici le cinéaste l'aborde premièrement vraiment frontalement en faisant se confronter toutes les questions relatives à la filiation et à la paternité, et notamment  la place que se doivent occuper les parents dans l'éducation de sa progéniture en posant un regard  vraiment pertinent et subtil sur la filiation, sur la famille et sur la société d'aujourd'hui.

Car, être un bon père, c'est quoi au juste: est ce le fait d'avoir le même sang que son fils ou bien plutôt est ce le temps qu'on e avec lui . Kore Eda pose ces questions avec grande subtilité et y répond aussi la plupart du temps avec pudeur et sensibilité.  On voit alors que, pour le cinéaste, la filiation s'inscrit plus dans la durée que dans le seul fait d'engendrer; qu'on est véritablement parent quand on a accompagné un enfant au fur et à mesure qu'il grandit, en lui inculquant une éducation, en lui transmettant des principes éducatifs et des valeurs, et c'est une idée à laquelle je soustrayais déjà avant de voir le film et que la vision de ce "Tel Père Tel fils" ne fait que conforter, mais sans jamais asséner lourdement ce message.

 Une scène du film japonais d'Hirokazu Kore-eda,

Pour illustrer ce propos, on suivra le cheminement de Ryota, le personnage le plus fouillé et le plus ionnant du film , qui  ne cherche pas nécessairement à être un père aimant et papa poule.

Car ce qui lui importe, c'est que son fils ait le meilleur (et pour cela lui fait er, dans la scène d'introduction du film, l’oral d’entrée en maternelle supérieure,classe qui heureusement n'existe pas en .... et il développe un tel degrès d'exigence que lorsqu'on lui annonce la nouvelle de l'annonce des bébés, il comprend alors pourquoi son fils ne réussissait pas aussi bien que lui.  L’arrivée d’un  fils « de son sang » provoquera chez lui indubitablement  un questionnement sur la paternité, mais aussi sur les comptes qu’il a à régler avec lui même, mais aussi  ses propres parents ou encore sur sa relation au travail. C'est ce cheminement intérieur qui constitue la partie la plus belle de ce Tel Père tel fils, ce parcours intérieur que fera cet homme si perfectionniste pour lacher progressivement prise et revenir un peu sur ses idées un peu trop arrétées sur l'éducation. Et l'acteur Masaharu Fukuyama une star de la pop au Japon arrive parfaitement à retranscrire cette facade qui se lézarde.

J'aurais juste un petit bémol à formuler concernant l'autre famille, plus populaire et plus aimante au premier coup, m'a semblé un moins interessante car décrite avec un peu moins de nuances, elle sera bienvaillante du début à la fin et ce raccourci entre famille pauvre et famille forcément acceuillante, mais un peu vulgaire, m'a un tout petit peu géné, bien qu'on est encore loin ici de la caricature à la Chatilliez.

 Mais à part cette réserve ( et un léger surplace après 1h30 de film avant de finir de façon vraiment bouleversante) ,le film séduit beaucoup par le regard que les enfants portent sur les enfants..contrairement à "I Wish", je n'ai vu aucune miévrerie dans ce regard à hauteur d'enfant, mais beaucoup de justesse et de tendresse. Une belle oeuvre, portée également par une très belle photographie qui font de ce "Tel Père fils" un très beau film japonais et tout simplement un très beau film tout court .

Commentaires
A
Je suis d'accord de bout en bout, très bien réalisé, de beaux acteurs, des questions vertigineuses. La famille un peu pauvre est accueillante mais le père a quand mm des réactions un peu choquantes je trouve, ils ne sont pas si roses que ça ...<br /> <br /> J'aiemrais bien voir " Le fils de l'autre", je l'avais loupé au ciné.
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I
J'avoue découvrir ce metteur en scène et suis très curieuse de voir ce film dont je n'ai que de bons échos.. comme il dispose d'un très bon bouche à oreille, il restera peut être un peu plus longtemps à l'affiche et cela me permettra d'aller le voir ...
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B
oui...enfin un film sur lequel on est sur la meme longueur d'ondes!!! bon début de semaine à toi!!!
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M
On est d'accord, et en effet la morale est à méditer! ;)
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