[CRITIQUE] Black box diaries; Shiori Ito
Au Japon parler de viol reste tabou, ainsi seules 4 % des victimes signalent leur agression à la police

Incipit de " Black Box Diaries " le documentaire de Shiori Ito :
" Je sais que vous êtes nombreuses à travers le monde à avoir subit des violences sexuelles. Ce documentaire peut réveiller des traumatismes. Si besoin, fermer les yeux et inspirez profondément. Cela m'a souvent aidée. je vais maintenant vous raconter mon histoire. "
Après avoir été droguée et violée par son futur patron dans un hôtel, Shiori dépose plainte au commissariat. Réponse du policier qui prend sa déposition : " De toute façon, ce genre de choses arrive tout le temps, ça ne peut pas faire l'objet d'une enquête. " Nous sommes au Japon en 2015.
Porter plainte contre son violeur n'est déjà pas une chose facile, et lorsque le prédateur est un journaliste star dans son pays , et un ami intime du premier ministre, Shiori Ito, vingt-six à peine, sait que la bataille sera longue et difficile à gagner.

Indifférence des institutions, pressions politiques, insultes, humiliations, menaces de mort, elle devra tout affronter pour briser un tabou national.
Alors Shiori Ito se filme, durant toutes ses années de combat, elle écrit et elle tient un un journal vidéo comme pour se donner du courage et prouver à elle même et au monde que tout ce qu'elle à vécu est vrai.
Journal intime d'un viol, documentaire intimiste d'un crime, qui se regarde comme un thriller. Shiro, jeune femme blessée, combat une société patriarcale et archaïque.

Sous nos yeux, Shiori grandit, prend de l'assurance et devient le porte parole charismatique du mouvement #MeToo au Japon.
Son combat aura tout de même duré huit ans pour qu'enfin elle soit reconnu comme victime.
" Black Box Diaries est un saisissant instantané de la société japonaise et le témoignage fort et rigoureux d'un engagement intime qui devient universel.
BLACK BOX DIARIES de Shiori Ito
Documentaire
Sortie le 12 mars