Le Caire, années 1980. . Jeune médecin ayant repris le cabinet médical de son père, Tarek refuse ce destin tracé pour lui à l’avance.

L'ouverture d'un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam est une bouffée d'oxygène, une reconnexion nécessaire au sens de son travail. Jusqu'au jour où une surprenante amitié naît entre lui et un habitant du lieu, Ali, qu'il va prendre sous son aile .La liaison, qui va er d'amicale à amoureuse entre les  deux hommes ne peut être acceptée par la société égyptienne de l’époque .Peu à peu, les deux hommes voient leur vie dérailler à la faveur d’un amour qui consume tout autour d'eux.

Gros gros coup de cœur pour ce premier roman qui entraîne le lecteur dans la communauté levantine d'un Caire bouillonnant, depuis le règne de Nasser jusqu'aux années 2000. 

Servi par une écriture ciselée, Ce que je sais de toi est un texte prodigieux empreint d'humour, de sensualité et de délicatesse, remplie de chagrin et de non-dit. Homosexualité dans un monde arabe peu enclin à l'accepter, mensonges, trahisons, secrets de famille font le sel de cette saga à la fois ample et resserrée.

Au fil de dévoilements successifs distillés avec maestria  par une audacieuse narration, il décrit un clan déchiré, une société en pleine transformation, et le destin émouvant d'un homme en quête de sa vérité. 

Ce n'est pas Tarek qui raconte l'histoire dans la première partie du livre  quelqu’un d’autre dont on connaitra l'identité que dans la seconde partie,  s’en charge pour lui – au moyen d’une audacieuse narration à la deuxième personne.  

Dès les premières pages, on est immédiatement frappé par son écriture travaillée jusque dans les moindres détails. Il y a une recherche du mot juste et de la musicalité du texte qui force l'iration.