Corse, été 1995. Lesia, 16 ans, pense aller à la plage quand un homme l'emmène à moto redre son père en planque.  Un leader du milieu local, cible de factions rivales, prend le maquis avec sa fille adolescente.

Une guerre du milieu éclate, le clan part en cavale, père et fille apprennent à se connaître, dans les actes comme les silences.  Autour, ça mitraille à tout va.  Jusqu'à quand?

Le Royaume est un suspense affûté comme un couteau Vendetta.  Il transpire la tension, la peur mais surtout l'authenticité.

Fils de Jean-Jérome Colonna, un ancien parrain présumé du milieu corse, c’est de son histoire et celle de son père que Julien Colonna  s’est très largement inspiré pour imaginer Le Royaume, un « anti-film de gangsters » comme il le définit lui même dans l'interview qu'il nous a livré il y a quelques semaines sur Lyon.

Le film, écrit avec la complicité d'une Jeanne Herry qu'on imaginait pas forcément sur ce terrain, agence intelligemment une histoire personnelle emportée vers un ailleurs.

Comme Thierry de Peretti, mais avec une mise en scène plus incarnée et intense, Colonna raconte sa Corse loin de l'imagerie d'Epinal véhiculée par les continentaux.

 Porté par une mise en scène implacable, ce long métrage aux acteurs non professionnels allie naturalisme et grande efficacité, jusqu'à un dénouement tétanisant.

Les paysages du Valinco, intenses. Les truands, tragiques. Et la violence, une voie sans issue.

Bien belle maîtrise formelle avec une mise en scène qui gère à la perfection son mélange de récit initiatique aux moments intimistes secoués par les à-coups tendus d’une histoire violente et captivante.

Un drame antique, fataliste  avec que des acteurs corses dans lequel la révéléation Ghjuvanna Benedetti rayonne totalement .

Assurément, une réussite majeure de cette fin d'année cinéma.

Le film est projeté ce soir en avant première au Cinéma Lumière.

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