Festival Lumière 2024- Trois amies : amour et désamour à Lyon ! (critique du film)
Dans le cadre du festival Lumière, j'ai assisté mardi soir dernier à l'avant-première du dernier film d'Emmanuel Mouret au cinéma Coemedia, Trois amies, en présence du réalisateur et d'une partie de l'équipe du film. Si le côté très "verbeux" des films de réalisateur n'est pas du goût de tous et si certains lui reprochent de parler toujours de la même chose, l'amour, le public présent était conquis ce soir là et le film a été beaucoup applaudi.
Les spectateurs étaient-ils des fidèles au rendez vous des marivaudages d'Emmanuel Mouret ? (au moment où j'écris cette chronique juste en face de moi, sur le mur se trouve une très grande affiche du film Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait, mon Mouret préféré) ou sont-ils venus aussi parce qu'ils savaient que le film avait été tourné à Lyon ?

Parc de la tête d'or, quai du Saône, erelle pour aller dans le Vieux Lyon, TNP de Villeurbanne, cinéma Coemedia, musée gallo-romain... Lyon est bien plus qu'un lieu de tournage, elle est le décor de toute l'intrigue (ou presque des scènes se déroulant dans la campagne environnante) et pour les spectateurs lyonnais c'est un petit plaisir supplémentaire de voir la ville sur grand écran.
C'est dans la capitale des Gaules que ces trois amies vivent, travaillent et aiment, puisque l'amour est bien le thème central du film ou peut-être plus exactement le désamour.

Joan (interprété par India Hair) n'est plus amoureuse de Victor (joué par Vincent Macaigne) et n'accepte pas de "faire semblant", comme lui conseille Alice (Camille Cottin), sa meilleure amie.
Cette dernière affirme qu'elle n'a jamais été amoureuse d'Eric (Grégoire Ludig) elle vit mais pour elle, ce n'est pas un problème car elle a de l'amour une définition toute différente de l'amour ion. Quand à Rebecca (Sara Forestier), elle a une liaison avec un homme marié ... qui n'est autre que le mari d'Alice.
Beaucoup rapprochent le cinéma d'Emmanuel Mouret de celui d'Eric Rohmer. Mes références personnelles me portent plutôt vers Woody Allen.
Comme dans les films de Woody Allen, les personnages se retrouvent forcément à un moment ou à un autre dans un musée.
Comme dans les films de Woody Allen, les personnages apprennent à se connaître, se séduisent, confrontent leur vision de l'amour et ses déclinaisons en marchant.
Comme dans les films de Woody Allen, un des personnages a un potentiel comique plus appuyé que les autres (ici Sarah Forestier excellente). J'ai tout de même le sentiment que quelque soit leur choix, les héros de Woody Allen finissent toujours par être malheureux, ce qui n'est pas forcément vrai dans ce film.
Comme dans Mademoiselle de Joncquière ou Chronique d'une liaison agère, je me suis régalée à écouter chaque dialogue avec l'envie de les noter
. Le personnage de Victor, possessif et collant, m'a été assez rapidement inable mais dans une scène onirique, il m'a ému. Thomas (joué par Damien Duval ), l'amoureux malheureux (mais tout en retenu) est le personnage masculin qui m'a le plus touché.
Et puis je me suis amusée comme dans les films précédents d'Emmanuel Mouret, à repérer tous les plans, toutes les scènes où les livres sont présents. Ah si les gens pouvaient lire autant que dans les films du réalisateur, les librairies indépendantes n'auraient plus de souci de rentabilité !
A voir si vous ne vous lassez jamais d'entendre parler, chanter, écrire sur l'amour !


