Peu de texte et une grande place aux illustrations aux pastels de Serio pour cette bande dessinée, Gauloises, mettant en scène un homme au complet noir et au chapeau de feutre.

On devine dans les premières pages que l'intrigue se situe en Italie au noms des enseignes sur les murs mais aussi à ces voiturettes-camionnettes qu'on croise à Rome ou à Turin.

La double page qui nous plonge dans Naples où le héros a vécu enfant nous confirme notre intuition. La couleur des façades, le jeu des ombres, le linge pendu aux fenêtres, nous voilà définitivement séduit par le trait et la sensibilité graphique de Serio.

Ce héros, Ciro, est-t-il un tueur à gages, un homme au service de la mafia ? En tous cas il tue dès son plus jeune âge et sans état d'âme, sans hésitation. 

Certaines pages ressemblent à un tableau de Hopper : la ville et ses bâtiments prennent toute la place, l'homme est absent ou seul.

Si le fil narratif est relativement mince, l'histoire d'un homme sans attaches (mais qui repense à sa terre natale) et qui semble sans sentiment, on retiendra la beauté et la force des illustrations.