Le mercredi 2 octobre  dernier,  le député de la Somme François Ruffin  a présenté à la presse lyonnaise  le nouveau film-documentaire "Au boulot" qu'il a co-réalisé avec Gilles Perret, au Comoedia.

« Je viens ici avec une invitation amicale à madame Saldmann : que vous veniez vous installer pendant un mois, deux mois avec le Smic », avait-il lancé à son interlocutrice.
Le réalisateur Gilles Perret présent avec Ruffin en a conscience, son film Au Boulot !, troisième collaboration avec le député de la somme sort dans un « contexte particulier ». Et en même temps, " Toute mon oeuvre est consacrée au rapport au travail », explique-t-il.

« Je sais pour qui je fais des films et je sais aussi où sont mes adversaires : actuellement, ils sont en force au Gouvernement, plutôt qu'à gauche. »

 François Ruffin l'assume et s'en amuse, ce film qui prône le déplacement social  est directement inspiré d'un programme  télévisé

«C'était une émission de TF1, ."Vis ma vie qui m'a donné envie de faire ce Au boulot ! ", En gros, c'était un paysan qui  allait vivre comme un designer, et le designer allait vivre comme le paysan", Un concept que François Ruffin aurait aimé  voir appliquer au personnel politique, en lui imposant chaque année un stage en entreprise La, évidemment,  c'était vis ma vie avec.Saldmann chez les pauvres."

La prise de distance de son compagnon de cinéma avec les dirigeants insoumis a animé la rentrée politique. « Je dois m'extraire de ce contexte, car le  plus important, ce n'est pas ça. Le film parle des gens et j'espère que les spectateurs seront émus, qu'ils vont rire et pleurer à la fois. »

Ce projet, Gilles Perret et François Ruffin tournaient autour depuis plusieurs années. « Mais on n'avait pas le bon moyen cinématographique pour que ça fasse cinéma », poursuit Gilles Perret.

L'occasion a été offerte à la suite d'un face-à-face entre le député et l'avocate-chroniqueuse Sarah Saldmann. « Il vaut mieux avoir 1.300 euros  qu'être au chômage, mon cher monsieur », avait tancé l'intervenante. François Ruffin l'avait alors ent de vivre « trois mois avec 1.300 euros pendant un mois ».

Au boulot ! était né, pas vraiment dans la douleur  : " c'est facile pour nous de faire un film on ne fait pas d'avance sur recettes auprès du CNC on tourne des qu'on a envie de tourner et si on arrive pas au bout du projet c'est pas grave on aura pas investi des fortunes dedans loin de là! " explique François Ruffin non sans fierté.

«Cependant, le projet est né  après moult hésitation et de la méfiance réciproque », relativise  Gilles Perret, à qui ce choix jugé par certains « trop bourgeois » est reproché. « Sarah Saldmann, explique-t-il, n'est qu'un artifice. On voit bien d'où viennent les critiques. Mais ceux qui ont vu le film voient bien tout l'intérêt de ce choix. À la fin, ce sont des travailleurs dont on parle et ils répondent à travers le film à ces éditorialistes qui croient tout connaître. »

« C'est mon onzième film et toute mon oeuvre est consacrée aux gens et au rapport au travail, que ce soit avec l'histoire du Conseil national de la Résistance ou de la Sécurité sociale. Le travail structure la société. C'est quand même fondamental, même si ça a été un peu délaissé par la gauche, au profit de thèmes plus sociétaux. Il ne s'agit pas d'en oublier un pour favoriser l'autre, mais de concilier les deux. »

Plus globalement, ce tropisme, encore une fois dénoncé par François Ruffin dans son dernier livre, Ma en entier, pas à moitié (Les liens qui libèrent), vient interroger le rôle de la gauche en .

Comme le montraient Debout les femmes ou J'veux du soleil , il y a de la joie et de la fierté dans ces vies ouvrières et populaires, « cette seconde ligne » valorisée pendant le Covid, puis oubliée après. « Le monde du travail a été atomisé et cette question a été un peu abandonnée, conclut-il. On a fait une petite vidéo avec les AVS de Saint-Étienne qui sont dans le film. Leur témoignage est bouleversant. On préfère parler de ça que des débats politiciens. » assurent François Ruffin et Gilles Perret de concert

Au boulot sort le 6 novembre 2024 en salles

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